Mesdames et Messieurs les Membres du Conseil,
J’ai l’honneur et le plaisir de déclarer ouverte la 17ème session du Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique qui se démarque des sessions antérieures car elle vient couronner cinq années de travail collectif assidu et fructueux.
Permettez-moi d’abord, à cette occasion, d’adresser mes vifs remerciements et ma profonde reconnaissance à Mesdames et Messieurs les membres du Conseil, de ses Commissions, de son Bureau, de son Assemblée générale, de ses instances et de ses structures, ainsi qu’à l’ensemble des personnels pour le dévouement dont ils ont fait preuve pour permettre à notre institution de remplir pleinement ses missions au service de la réforme escomptée pour notre système éducatif.
Je voudrais aussi exprimer une reconnaissance particulière à l’endroit des départements ministériels représentés au sein du Conseil, et en premier lieu à Messieurs les Ministres, pour leur implication sans faille et leur coopération constructive avec notre Conseil. Mes remerciements vont également à tous les responsables, experts et acteurs éducatifs qui ont aidé notre institution à asseoir son approche participative et à s’ouvrir sur diverses compétences. Je voudrais enfin, remercier les médias audiovisuels et la presse écrite et électronique pour l’intérêt qu’ils ne cessent d’accorder aux travaux de notre Conseil et pour l’accompagnement et la promotion qu’ils assurent à nos travaux.
Mesdames et messieurs,
Cette 17ème session marque la fin du 1er mandat de notre Conseil et en cette occasion, la tentation est grande de faire l’inventaire pour mesurer le chemin parcouru et tracer la voie de tout ce qui reste à faire.
Sans céder à la tentation du bilan qui requiert une préparation collective et une démarche concertée, permettez-moi de relever quelques points saillants de notre parcours au sein du Conseil.
- Je relève en premier que, petit à petit, jour après jour, nous avons appris à faire de notre Conseil un espace de réflexion en profondeur, capable de s’extraire du tumulte du quotidien et de la pression des évènements pour prendre le recul nécessaire à la prise en compte des enjeux du long terme ; capable aussi de dépasser, par le dialogue et l’argumentation rationnelle, les positions catégorielles, les idées toutes faites et les divergences politiques, idéologiques et culturelles, dans le strict respect des idées, des sensibilités de chacun. Cela s’est fait progressivement, non sans mal, parfois dans la douleur mais c’est ce qui nous a permis, pas à pas, de positionner notre Conseil à la place qui lui revient en tant qu’instance constitutionnelle consultative dédiée à l’analyse critique et à la réflexion stratégique fortement arrimées à l’évaluation scientifique et objective ; et c’est ce qui nous a permis de faire œuvre utile au service de l’intérêt général et de la réforme de l’école.
Du chemin reste à faire, certes, mais le cap est bon, indéniablement.
- Je relève aussi que nous avons contribué à asseoir, très largement, l’idée que la réforme profonde du système éducatif, telle que voulue par Sa Majesté le Roi, telle que portée par notre Conseil, telle qu’approuvée par le gouvernement en 2015 et telle qu’entérinée par toutes les forces politiques à l’occasion de la campagne électorale de 2016, constitue un impératif politique, socio-économique, culturel, éthique et religieux, autour duquel un large consensus s’est formé ; et qui ne laisse place à aucune hésitation comme il ne tolère aucun retard, même s’il se heurte, ici et là, à des vents contraires et à des résistances adverses, ouvertes ou masquées.
Ces résistances montrent un enseignement de qualité pour tous, ouvert et moderne, fondé sur l’égalité des chances, au service de la mobilité sociale, du renouvellement des élites et du développement du capital humain n’est pas du goût de tous. Mais il est désormais clair qu’il s’agit d’un impératif majeur et d’une cause déterminante, légitime et prioritaire, qui s’inscrit dans le sens de l’histoire et qui finira par l’emporter allègrement sur tous les combats d’arrière-garde. Là aussi, du chemin reste à faire, mais le chemin parcouru est loin d’être négligeable et le cap est indéniablement bon.
- Je relève aussi, avec fierté, que nous avons œuvré, sans répit et avec la même détermination, au strict respect des attributions de toutes les institutions et à la défense et la consolidation de l’indépendance de notre Conseil telle que consacrée par la Constitution. C’est grâce à cette indépendance, dont nous avons fait notre marque de fabrique, que nous avons pu travailler en toute sérénité pour épingler les maux dont souffre notre système éducatif et pour les appeler par leurs noms. C’est grâce à cette indépendance que nous avons pu proposer, en notre âme et conscience, les remèdes qui nous paraissent les plus appropriées. C’est aussi grâce à cette indépendance, qui est notre raison d’être, que nous avons pu faire œuvre utile, éviter les procès d’intention et les mises en cause, en nous attelant à l’objectivité, à l’impartialité et à la probité intellectuelle.
C’est aussi ce qui nous a valu, après une longue période probatoire où nous avons été observés avec scepticisme, de gagner progressivement la confiance et peut être aussi la considération des citoyens, que nous avons su intéresser davantage à la chose éducative en leur fournissant les données, les analyses, les évaluations et les recommandations qui leur permettent de saisir les enjeux et d’adopter des positions réfléchies.
Là encore, nous avons un acquis de taille que le Conseil aura à fortifier dans l’avenir et là encore, le cap est bon.
- Je note enfin, que grâce à la mobilisation et à la motivation de tous, nous sommes parvenus, avec l’aide de Dieu, à produire, en l’espace de cinq années de travail, une quantité honorable de travaux qui comprennent des études, des rapports, des avis et des évaluations globales, sectorielles et thématiques.
Mais le mérite ne réside pas seulement dans leur nombre. Il réside dans le fait que :
- tous ces travaux s’inscrivent dans le sillage direct de la Vision stratégique qu’ils viennent compléter, approfondir et enrichir, ce qui en fait une somme, certes inachevée, mais cohérente, organisée et structurée, qui ne perd jamais de vue sa finalité pragmatique consistant à servir avec constance la réforme et à contribuer à sa réussite.
- tous ces travaux bénéficient aujourd’hui d’une large reconnaissance de la part des institutions les plus prestigieuses aux plans national et international, de la part des personnes averties marocaines et étrangères et de la part des acteurs de l’enseignement et de la recherche scientifique qui y voient des travaux utiles et opportuns, sérieux et pertinents, réfléchis et de bonne facture.
Mesdames et messieurs,
Notre Assemblée générale s’attèlera durant cette session à l’examen des points suivants :
- Projet d’avis sur « les métiers de l’éducation, de l’enseignement, de la formation et de la recherche : perspectives de développement et de rénovation », préparé par la Commission des métiers ;
- Projet de rapport sur « l’enseignement supérieur au Maroc : efficacité et efficience du système universitaire à accès régulé », préparé par l’Instance Nationale de l’Évaluation ;
- « Atlas territorial de l’abandon scolaire », préparé par la même Instance.
Pour finir, je souhaite plein succès aux travaux de cette session et vous remercie de votre attention.