J’ai le plaisir de vous souhaiter la bienvenue à la 13e session du Conseil, et plus particulièrement aux nouveaux membres qui viennent de se joindre à cette assemblée. Je voudrais vous adresser mes meilleurs vœux à l’occasion de la nouvelle année, en espérant qu’elle soit fructueuse pour le Conseil et pour notre système éducatif.
Nous consacrerons cette session à l’examen des questions qui figurent à l’ordre du jour et qui se regroupent en deux parties :
- la première consacrée à l’examen des nouvelles productions du Conseil ;
- et la deuxième dédiée à des questions d’organisation et de planification.
Le premier point à l’ordre du jour de cette session est consacré à l’examen de la contribution du Conseil à la réflexion visant à reconsidérer le modèle de développement de notre pays.
Comme vous le savez, à la dernière ouverture solennelle de l’année législative Sa Majesté le Roi a évoqué les limites du modèle de développement actuel. Après avoir rappelé que le Maroc a réalisé des progrès manifestes, mondialement reconnus, Sa Majesté le Roi a relevé clairement que le modèle de développement national actuel s’avère aujourd’hui inapte à satisfaire les demandes pressantes et les besoins croissants des citoyens, à réduire les disparités catégorielles et les écarts territoriaux et à réaliser la justice sociale.
À la suite de ce constat, Sa Majesté le Roi a invité le gouvernement, le parlement et les différentes institutions ou instances concernées, chacun dans son domaine de compétence, à reconsidérer notre modèle de développement pour le mettre en phase avec les évolutions que connaît notre pays.
Notre Conseil ne pouvait pas ne pas être directement concerné par cet appel à contribution parce qu’il est le mieux placé, non pas pour élaborer un nouveau modèle de développement- nous sommes conscients de nos limites et respectueux des attributions des autres institutions – mais pour démontrer que, quel que soit le modèle de développement retenu, celui-ci devra placer en son centre de gravité et au cœur de son système névralgique la réforme de l’école, l’éducation et la formation du capital humain.
En effet, si toute croissance équitable et tout développement durable passe par une politique de réduction des inégalités et de justice sociale, toute justice sociale commence et passe par l’éducation. Une éducation qui évite la reproduction des inégalités économiques, sociales et culturelles qui affectent les élèves à l’arrivée à l’école et qui fait tout pour corriger et dépasser ces inégalités de départ et pour casser le cercle vicieux des inégalités sociales qui se trouvent aggravées à l’école par des inégalités scolaires. Une école qui assure un enseignement et une formation de qualité pour tous, sans distinction aucune, afin d’accroître en quantité et en qualité le capital humain, principal levier d’un développement durable et équitable.
C’est pourquoi nous avons saisi au vol l’invitation qui nous était adressée pour apporter notre prompte contribution à ce nouveau chantier stratégique.
Je dois ici remercier chaleureusement aussi bien les membres du bureau qui ont consacré au sujet de nombreuses réunions et n’ont ménagé aucun effort pour arrêter l’esprit et le périmètre de la contribution, que le trinôme constitué de mesdames Rabéa Naciri, Nadia Bernoussi et Rahma Bourqia qui ont eu la charge d’élaborer un avant-projet, largement discuté au sein du bureau, avant d’être soumis aujourd’hui à l’appréciation de l’Assemblée générale.
Vous l’avez sans doute remarqué, le rôle de l’école dans la réduction des inégalités et la promotion de la justice sociale n’est aucunement étranger à notre vision puisqu’il traverse et irrigue les deux piliers sur lesquels la vision a été construite : le pilier de l’équité et de l’égalité des chances et le pilier de la qualité pour tous. Mais la nouvelle contribution du Conseil, tout en restant fidèle à la vision 2015-2030, s’attaque frontalement à la question de l’école en tant que levier de justice sociale ce qui a permis d’approfondir l’analyse et d’apporter une réponse directe à la réflexion en cours.
Le programme de la présente session comporte un autre sujet de première importance pour la réussite de la réforme à savoir un projet de rapport sur les métiers et plus précisément sur la mise à niveau, la rénovation et la valorisation des métiers de l’enseignement, de la formation, de la gestion et de la recherche.
Vous savez toute l’importance accordée par la vision 2015-2030 à ce sujet considéré non seulement comme un levier décisif de la réforme mais comme le préalable à l’amélioration de la qualité de l’enseignement. C’est pourquoi nous avons commencé par organiser un colloque international sur la problématique des métiers (mai 2016) et décidé de consacrer un rapport spécifique à la question pour compléter, approfondir et enrichir les recommandations de la vision dans ce domaine.
C’est donc avec une grande joie que nous aborderons aujourd’hui l’examen du projet de rapport préparé par la commission permanente des métiers de l’éducation, de la formation et de la gestion avec le soutien du Pôle des Études. Je tiens à saluer ici les efforts qu’ils ont fournis qui ont permis la réalisation de ce travail.
Vous savez que l’Association Internationale de l’Évaluation des acquis des élèves procède, tous les quatre ans, à des études d’évaluation des acquis des élèves en mathématiques et en sciences, connu sous le nom de TIMSS. Ces études sont menées dans plusieurs pays, dont le Maroc, elles sont supervisées méthodologiquement par cette Association et réalisées sur le terrain avec le concours des instances compétentes de chaque pays. La dernière étude en date est celle de 2015.
Si cette association publie les résultats en comparant les scores des élèves à l’échelle internationale pour faire apparaître les grandes tendances, elle ne réalise pas de rapport par pays. À l’instar de ce qui se fait dans certains pays, notre Conseil avait décidé d’analyser les données concernant le Maroc pour mieux cerner notre situation et nos points faibles. Notre assemblée avait confié cette tâche à l’INE.
Grâce au travail qu’elle a accompli, nous disposons désormais d’un rapport national qui utilise les données recueillies dans l’étude TIMSS 2015, et qui ajouté au PNEA et à d’autres évaluations, met à la disposition de notre Conseil d’excellents outils d’évaluation et de suivi des acquis des élèves.
Nous saluons donc le premier rapport national TIMSS 2015 qui va être présenté et discuté durant cette session.
La deuxième journée de notre session sera consacrée au mode de fonctionnement de notre Conseil et de programmation de ses activités et à son budget.
Ces derniers temps, nous avons constaté une sorte d’essoufflement dans le rythme de fonctionnement du Conseil, qui se traduisent par des lenteurs dans la réalisation des travaux et une baisse de la participation, de l’implication et peut être de la motivation d’une partie des membres.
Avec le précieux concours du bureau, nous nous sommes efforcés d’identifier les causes et d’imaginer les remèdes. Le résultat de ce travail tient en une série de propositions de réaménagement des procédures suivies, de redistribution de certaines tâches et de renforcement de certaines instances. Ces propositions qui tendent à corriger les imperfections révélées par la pratique sont contenues dans un document qui vous a été transmis, intitulé « Fonctionnement du Conseil, bilan et perspectives ». Ce document procède à un réexamen du mode de fonctionnement du Conseil pour améliorer la productivité, accroître la fluidité, mieux centrer le travail de certaines instances et redynamiser le Conseil en gardant un haut degré d’exigence au plan de la qualité et en reportant l’amendement du règlement intérieur du Conseil à un stade avancé du mandat en cours ou au début du prochain mandat.
Nous aurons aussi à examiner le projet de programme de travail pour 2018 qui tient compte à la fois des conclusions du rapport sur la réforme du mode de fonctionnement du Conseil et des considérations tenant à la proximité de la date de fin du premier mandat (mi 2019).
Nous aurons enfin à examiner le projet du budget 2018 établi à la lumière du programme d’action 2018.
Je voudrais enfin souhaiter la bienvenue parmi nous aux nouveaux membres du Conseil. Il s’agit de :
- Monsieur Noureddine ESSABKI, Directeur d’un complexe de formation professionnelle en industrie mécanique et minière, représentant les directeurs des centres de formation professionnelle, en remplacement
de M. Abdelhak Mounir ; - Mme Nada BIAZ BENOMAR, Directrice générale du Groupe « Institut Supérieur de Commerce et d’Administration des Entreprises – ISCAE», représentant les directeurs des établissements d’enseignement supérieur non affiliés aux universités, en remplacement de M. Driss Ouazzar ;
- Mohamed DIOURI, Professeur à la Faculté des sciences de l’Université Moulay Ismail, Représentant les associations de la société civile spécialisées dans l’enseignement supérieur, en remplacement de M. Khalid Samadi ;
- Mohamed KHALFAOUI, en sa qualité de directeur du Centre National de Recherche Scientifique et Technique, en remplacement de feu Monsieur Idriss Aboutajdine.
Nous nous réjouissons de votre présence parmi-nous et nous attendons beaucoup de votre contribution.