Mesdames et messieurs, les membres du Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique
Je suis heureux de vous accueillir dans le tout nouveau siège du Conseil et je suis ravi de voir le Conseil disposer, après de longues années de travaux, d’un siège qui combine merveilleusement bien la fonctionnalité, l’esthétique et la modernité, d’un siège imposant qui reflète l’importance due à l’enseignement et qui nous permet de travailler dans des conditions beaucoup plus agréables, plus économes et plus protectrices de l’environnement.
A cette occasion, j’ai naturellement une pensée émue pour celui qui a conçu et initié le projet mais qui nous a quitté avant la fin des travaux. Je pense comme, vous l’avez deviné, à Si Abdelaziz Meziane Belfqih, ancien président délégué du Conseil Supérieur de l’Enseignement, homme d’Etat de grande envergure, qui a servi son pays avec une rigueur et un dévouement exemplaires. Je profite de cette occasion pour vous annoncer que pour rendre hommage à la mémoire de ce grand homme et pour saluer son action en faveur de la réforme de l’enseignement, nous avons donné son nom à cette salle des plénières qui nous accueille aujourd’hui.
Je tiens aussi à adresser mes remerciements et ma gratitude à l’Académie du Royaume du Maroc, en la personne de son secrétaire perpétuel, Professeur Abdeljalil Lahjomri, pour l’accueil chaleureux des membres du Conseil durant les nombreuses sessions tenues dans l’enceinte de cette institution pendant la période de construction du siège où nous nous trouvons aujourd’hui.
Mesdames, messieurs,
Depuis que vous faites partie du CSEFRS, nous avons tenu dix sessions sans compter la session inaugurale et la session extraordinaire et vécu des moments forts, des tournants décisifs et des moments solennels qui mettent à notre actif des réalisations qui feront date dans l’histoire de l’éducation nationale.
Aujourd’hui que nos mandats arrivent à mi-parcours, nous nous apprêtons à vivre un nouveau moment fort, au cours de cette dixième session, en raison de l’importance décisive des questions dont nous avons à débattre toujours en toute liberté, toujours dans le respect de toutes les opinions et toujours au service de la réhabilitation de notre système éducatif, dans l’intérêt des jeunes générations et donc dans l’intérêt supérieur du développement politique, économique, social, environnemental et culturel de notre pays.
Au cours de cette session nous aurons à examiner le projet d’avis du Conseil sur le projet de loi-cadre qui nous a été soumis fin juillet par le chef du gouvernement. La commission ad hoc à qui vous avez confié l’élaboration d’un projet d’avis en août dernier et dont vous avez confié la présidence au professeur Abelhamid Akkar a travaillé de manière soutenue pendant les mois de septembre -octobre et le projet qu’elle a élaboré a été dûment étudié par le bureau. Il appartient désormais à notre Assemblée Générale de délibérer sur ce projet en vue de son adoption et c’est ce que nous allons faire aujourd’hui.
J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer l’importance cruciale du sujet au cours de la dernière session extraordinaire. Permettez-moi de rappeler ici qu’il s’agit de l’aboutissement et du couronnement d’un processus initié par notre Conseil au cours de sa 1ère année d’existence, qui a été poursuivi sur Hautes Instructions Royales par le gouvernement avec l’élaboration du projet de loi cadre et qui se trouve à nouveau déféré à notre Conseil pour avis.
Nous devons nous féliciter de chacune des étapes de ce processus et de son parcours constamment entouré de la sollicitude Royale et nous devons nous réjouir d’être parvenus au stade de fixer les principes directeurs, les grandes orientations et les choix stratégiques de la vision 2015-2030 de manière à inscrire la réforme dans la durée, à la mettre à l’abri des contingences et des intempéries par le recours à une loi-cadre qui sera l’œuvre de tous, qui s’imposera à tous et qui assurera à la réforme, la continuité et la durabilité nécessaires à la réussite de toute réforme éducative d’envergure.
D’un autre côté vous vous rappelez que dans le cadre de son plan d’action 2016-2017, la Commission permanente chargée des curricula, des programmes, des formations et des moyens didactiques s’était engagée à travailler, entre autres sujets, sur l’éducation aux valeurs en vue de développer et approfondir les prescriptions de la vision 2015-2030. Sur ce point, le résultat du travail de la commission permanente a fait l’objet d’un rapport qui a été examiné et discuté par le Bureau. Il appartient donc à notre Assemblée Générale d’aujourd’hui de se prononcer sur ce projet et sur son adoption.
Vous savez que la vision 2015-2030 a fortement souligné le rôle de l’école dans la construction d’une société démocratique, égalitaire et citoyenne et fait de l’éducation aux valeurs, dans sa transversalité, l’une des principales missions de l’école. Mais vous savez aussi que la vision 2015-2030 a tenu à relever, qu’en dépit des efforts louables déployés dans ce domaine depuis l’adoption du programme national d’éducation à la citoyenneté, aux droits de l’Homme, à l’égalité des genres et aux valeurs de tolérance ; les comportements d’incivilité persistent comme le non-respect de l’autorité, de la discipline, du bien public, de l’environnement, comme persistent au sein même des établissements scolaires et dans leur périmètre immédiat des comportements de harcèlement et de violence.
Par ailleurs, vous savez que notre pays est résolument engagé dans la voie du renforcement de la démocratie, de la construction de l’Etat de droit et du respect des droits de l’Homme et s’il est vrai que nous avons réalisé des progrès considérables sur le plan institutionnel et normatif, il n’en reste pas moins que nous devons à présent redoubler d’efforts pour la promotion de la culture démocratique, c’est-à-dire pour la promotion et l’enracinement des valeurs démocratiques comme la liberté, la dignité, l’égalité, la solidarité, le respect de l’autre ainsi que sur les vertus de la responsabilité, du dialogue, de la concertation, de la participation, de la mobilisation citoyenne et de l’implication civique. Et c’est sur ce terrain que le rôle de l’école est décisif. C’est pourquoi notre Conseil était bien inspiré de placer la question de l’éducation aux valeurs dans son plan d’action 2016-2017 et c’est pourquoi il nous faut remercier la Commission Permanente d’avoir travaillé sur le sujet et de nous soumettre aujourd’hui les résultats de sa réflexion et de son travail.
D’autre part, s’agissant du projet de rapport relatif à l’éducation non formelle et à la lutte contre l’analphabétisme, le Bureau du Conseil a estimé, après avoir examiné la première mouture préparée par la Commission permanente chargée des services sociaux et culturels et de l’ouverture des établissements d’éducation et de formation sur leur environnement, que ce projet appelle un approfondissement. Il a donc été décidé, en concertation avec la commission concernée, de poursuivre le travail afin de soumettre le projet à la prochaine session ordinaire de notre Conseil.
Tous ces projets s’inscrivent dans le cadre du plan d’action du Conseil 2016-2017, mais les règles de la gestion financière et comptable exigent une programmation financière annuelle. De ce fait, nous sommes appelés à délibérer sur le projet de budget du Conseil pour l’année 2017 à adopter au cours de cette session.
Mesdames, messieurs,
Vous n’êtes pas sans savoir que l’élaboration des politiques publiques et des plans d’action pour mettre en œuvre la réforme de l’éducation constitue la condition sine qua non pour le succès de ce chantier déterminant pour l’avenir. Vous n’ignorez certainement pas, non plus que cette mission est dévolue au Gouvernement et plus particulièrement aux départements ministériels en charge de l’éducation, de la formation, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, qui ont déjà arrêté la manière d’appliquer la vision stratégique et élaboré des plans d’action pour sa mise œuvre.
C’est pour cette raison que nous entamerons les travaux de cette session avec deux exposés successifs de M. Rachid Benmokhtar, Ministre de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle et Mme Jamila Mossali, Ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres par intérim, par lesquels ils présenteront les programmes et les plans en cours d’exécution pour la mise en œuvre progressive de la Vision stratégique de la réforme.
Avant de donner la parole à Monsieur et Madame les Ministres, je voudrais les remercier chaleureusement d’avoir réagi promptement et positivement à notre invitation.
Et pour finir, je formule le vœu très sincère que nous puissions contribuer, grâce à l’échange d’idées et à notre intelligence collective, à apporter aujourd’hui une nouvelle pierre à l’édification d’une école de l’équité, de la qualité et de la promotion.