Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Membres du Conseil,
Mesdames et Messieurs les représentants des médias,
Mesdames et Messieurs,
L’Assemblée générale de notre Conseil se réunit aujourd’hui en sa deuxième session ordinaire, marquant ainsi une nouvelle étape dans le processus de notre action et nous fournissant une opportunité pour constater l’état d’avancement de la réalisation des objectifs essentiels de notre démarche, faire le point sur la progression de nos travaux relatifs inscrits dans notre parcours institutionnel, et constater le degré de valeur ajoutée escomptée de l’exercice des prérogatives qui nous sont assignées.
Sur cette base-là et en nous inscrivant dans les principaux objectifs que nous nous sommes fixés au titre du présent mandat, nous nous attelons à la consolidation du rôle du Conseil, en tant qu’institution constitutionnelle dédiée à la bonne gouvernance, à la promotion du développement humain et durable et de la démocratie participative, dans le cadre de ses missions en sa qualité d’instance consultative, de force de proposition et d’organisme d’évaluation. Nous œuvrons également pour l’incarnation effective des relations de réactivité structurante entre les travaux du Conseil, d’une part, et de l’autre les réalités du système éducatif, les perspectives de son développement, ainsi qu’avec les attentes de la société en ce domaine, tout en étant à l’écoute du rythme de vie de l’école marocaine, en notre qualité d’institution en charge de la réflexion stratégique à même de contribuer, aux côtés des autres intervenants, dans la dynamique de la réforme éducative.
Mesdames et Messieurs,
Force est de constater qu’à la faveur du rythme soutenu des travaux des instances de délibération de notre institution et de la technostructure d’appui et d’accompagnement, ainsi qu’aux précieux et appréciables efforts de l’ensemble des structures du Conseil, tant en matière de maturation de la réflexion qu’au niveau de la garantie des conditions de la concertation et de la coordination, nos travaux, depuis l’entame du présent mandat, ont enregistré un certain nombre d’étapes significatives dont notamment :
- La constitution d’un groupe de travail mandaté par l’Assemblée générale auquel a été confiée la mission de l’élaboration de la stratégie du Conseil pour la période 2023-2027, définie à la fois en tant que cadre global d’action et que feuille de route déclinant les diverses actions escomptées. Ce document devra également dresser les priorités de notre travail et prospecter les exigences du contexte national et international en matière d’impératifs auxquels il sera nécessaire de répondre et qu’il faudra traiter en toute lucidité. La même Assemblée générale a, par ailleurs, désigné un comité de travail en charge de l’élaboration du rapport annuel du bilan des réalisations du Conseil et de ses perspectives d’avenir. Ledit rapport est stipulé par la Constitution au titre des dispositions de son article 160 ;
- Le processus progressif et cumulatif des travaux des autres instances et organes du Conseil, notamment ceux des commissions permanentes et des groupes de travail, ainsi que les études et les travaux d’évaluation assurés par l’Instance Nationale de l’Evaluation (INE), en particulier les opérations réalisées dans le cadre du Programme national d’évaluation des acquis des élèves, les enquêtes et études de terrain et thématiques, les programmes de mesure du rendement interne et externe du système éducatif, etc ;
- En troisième lieu, il convient de citer les délibérations relatives aux avis émis en réponse à quatre saisines et leur approbation.
Il s’agit là de la somme des résultats qui ont découlé d’un long processus de débats et de contributions pertinentes, d’un travail collégial qui est venu consolider notre ambition collective destinée à renforcer notre adhésion au processus d’accompagnement et d’appui à notre système éducatif, à l’interaction vigilante avec l’ensemble des politiques et des programmes de réforme, en particulier ceux inscrits dans la Loi-cadre N° 51.17.
Ainsi, il est parfaitement légitime que nous tirions une certaine fierté de tout ce que nous sommes parvenus à accomplir, même si cela fait partie intégrante de nos engagements à assurer un accompagnement vigilant à la réussite de la réforme. Il n’en demeure pas moins que ces acquis sont à même de consacrer la nature stratégique de nos desseins et de notre vision pour la nouvelle école, dans son essence comme dans ses diverses composantes structurantes ainsi que dans la dimension prospective de son devenir.
Mesdames et Messieurs,
L’Assemblée générale du Conseil a approuvé, lors de sa session de janvier dernier, la décision de créer une commission ad hoc chargée de l’élaboration de la stratégie du Conseil durant son actuel mandat, 2023-2027. Cette initiative a donné lieu à un vaste processus de concertations sur une large échelle, durant les mois écoulés ; processus qui a concerné l’ensemble des membres du Conseil, ses responsables et ses cadres, en vue d’identifier les principales priorités et d’esquisser les objectifs stratégiques de l’institution. Cette démarche que nous considérons comme le fil conducteur pour l’action du Conseil durant son actuel mandat, appelle un encadrement minutieux dès les prémices de cette entreprise.
Il faut saluer à cet égard le rythme soutenu qui a caractérisé le processus de travail de la commission dans l’accomplissement de sa mission et le soin que ses membres ont apporté à être exhaustifs dans le brassage de l’ensemble des principes, du référentiel et des principaux choix présidant à notre action, en visant des objectifs en adéquation avec les déterminants et la nature de la période actuelle, et en veillant à baliser le processus de mise en œuvre durable des objectifs assignés à l’actuel mandat.
Le projet de stratégie proposé aujourd’hui à votre approbation, – au regard de notre positionnement institutionnel, de notre composition pluraliste et de notre relation au contexte à l’environnement -, se réfère à des objectifs et à des finalités qui se situent au cœur même des réformes attendues. Qu’il s’agisse de compléter tel ou tel chantier ou d’en ouvrir d’autres, d’engager notre responsabilité à l’heure actuelle ou de projeter la mise en œuvre d’une action collective, nous débordons largement le temps du politique.
Il est certain que notre espace institutionnel et constitutionnel nous fournit un modèle idéal pour s’approprier ledit projet de stratégie de travail, avec une vision, une mission, des valeurs et des finalités dûment identifiés. Cette appropriation collective s’accomplira au moyen de la coopération et des complémentarités entre nous tous : Président, instances de délibération et technostructure d’appui et d’accompagnement, sur la base d’une approche d’appropriation, de maturation, de coopération, de recherche de convergence entre les propositions en présence et de planification opérationnelle.
La méthodologie scientifique qui a sous-tendu le travail de la commission démontre de manière irréfutable que l’adossement de notre action au savoir, à la méthodologie scientifique – et à la sincérité – dans toutes nos actions, est la seule voie à même de faire parvenir notre Conseil à une transformation qualitative dans son mode d’accompagnement vigilant, dans sa capacité d’anticipation et de prospective dans le processus de réforme du système éducatif et d’édification de la « nouvelle école ».
La déclinaison dudit projet sur la base de fondements référentiels directifs, orienté vers des finalités déterminantes à partir d’un corpus de principes et d’objectifs clairement énoncés nous enjoint de nous engager fermement sur la voie de leur partage et de leur appropriation par toutes les parties prenantes, animées d’une parfaite conviction et d’une adhésion sans équivoque en vue d’atteindre les objectifs assignés à ce projet. Une posture qui traduit ainsi le niveau de mobilisation et d’appui qu’exige une telle entreprise et souligne la pertinence et l’efficience des voies de changement empruntées et la justesse des plans d’action qui en découlent. Nous pourrons ainsi, dans le cadre d’une telle démarche, réaffirmer le niveau de convergence et d’efficience des travaux des instances de notre Conseil au service du renforcement de notre institution et de la consolidation de notre apport à son expérience durant le présent mandat.
Comme tout projet d’action, celui dont il est question ici appelle nécessairement la définition de délais de réalisation acceptables et raisonnables, ainsi que l’adoption d’une approche fondée sur la rigueur, la précision et la concentration d’emblée sur les priorités et les enjeux pertinents et sur la consécration de la culture de l’évaluation permanente. Ainsi, la période qui s’écoulera entre la présente session et la prochaine, devrait permettre de décliner le projet de stratégie – une fois approuvé – en tableaux de bord et en plans d’action auxquels prendront part l’ensemble des structures du Conseil. Une telle perspective est de nature à permettre d’édifier un Conseil efficient et moderne, fonctionnant en symbiose avec les missions et les fonctions qui lui sont assignées en vertu de la Constitution, ainsi qu’au regard de son positionnement parmi les autres institutions constitutionnelles et compte tenu des exigences de la démocratie institutionnelle.
Mesdames et Messieurs,
Nous voici, grâce à l’accumulation à laquelle nous avons tous apporté notre contribution, en train d’inaugurer une nouvelle étape dans le processus de coopération entre notre Conseil et l’ensemble des départements agissant au sein de notre système d’éducation, de formation et de recherche scientifique, placée sous le signe de « La coopération et la coordination commune au service du renforcement des performances institutionnelles et de l’accompagnement efficient de la réforme ».
Les conventions de partenariat et de coopération que nous allons signer aujourd’hui visent, à travers leur essence et leur contenu, à promouvoir l’efficience du partenariat institutionnel qui lie les départements gouvernementaux, les institutions nationales et internationales à notre Conseil, en sa qualité d’instance consultative qui assume les missions d’émission d’avis relatifs à l’ensemble des politiques publiques et des questions d’intérêt national concernant l’éducation, la formation et la recherche scientifique, ainsi qu’aux objectifs et au fonctionnement des services publics en charge de ces domaines. Une instance qui est également appelée à contribuer à l’évaluation des politiques et des programmes publics concernant lesdits domaines, y compris l’élaboration des projets d’études, la mise en œuvre des évaluations et la formulation de propositions à même d’améliorer la qualité du système national d’éducation et de formation, de garantir la réforme de ce système, de relever le niveau de son rendement et de ses performances. Elle est également qualifiée pour établir des relations de partenariat et de coopération avec des secteurs, des institutions et des organismes nationaux et internationaux, dans les domaines de ses attributions et compétences.
Etant donné que lesdites conventions sont appelées à constituer le cadre de partenariat, notamment en ce qui concerne la facilitation des échanges des données et d’expertise, la coopération en matière d’évaluation du système éducatif et de mesure des retombées et de la suite donnée aux avis rendus par le Conseil, nous espérons qu’au niveau de notre institution, un tel dispositif puisse constituer un fondement institutionnel à même de renforcer les processus de coordination et d’organiser les concertations de manière périodique, en vue d’apporter un supplément d’appui aux fonctions et aux attributions de chacune des parties prenantes concernées.
Dans ce même état d’esprit et dans ce contexte justement, permettez-moi de saluer ici l’adhésion spontanée à l’égard de notre initiative, dont ont fait montre Monsieur le Ministre des Habous et des Affaires islamiques, Monsieur le Ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement préscolaire et des Sports, Monsieur le Ministre de l’Inclusion économique, de la PME, de l’Emploi et des Compétences et Monsieur le Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, en vue d’œuvrer conjointement dans le cadre de la « Commission d’orientation, de coordination et de suivi », et de renforcer ainsi les opportunités de convergence, de coopération institutionnelle, de coordination, d’évaluation et de suivi des objectifs de la réforme tels qu’inscrits dans la Loi-cadre N° 51.17, ainsi que dans la Vision stratégique de la réforme 2015-2030, à travers l’organisation de réunions régulières pour l’accompagnement des objectifs et des chantiers précités.
Je voudrais saisir cette occasion pour souligner l’importance de l’inscription de la coopération internationale parmi lesdits domaines de coordination et de coopération, au moment même où nous sommes en train de renforcer les relations institutionnelles avec un certain nombre d’institutions similaires, d’instances et d’organismes extérieurs concernés, dans notre environnement arabe et islamique, ainsi que dans notre voisinage européen et notre prolongement africain, et d’ouvrir de nouveaux horizons pour le partenariat et le dialogue institutionnel avec des partenaires en Asie et aux Amériques du Nord et du Sud, en vue d’institutionnaliser nos relations et de traduire notre ferme volonté d’explorer de plus larges perspectives pour notre coopération et pour consacrer les relations de rapprochement et de coopération qui lient notre pays à l’ensemble de ces pays et régions.
Mesdames et Messieurs,
Le troisième volet de l’ordre du jour de notre session sera consacré à la présentation d’un rapport thématique ayant pour titre « La violence en milieu scolaire », lequel a été élaboré par l’Instance Nationale de l’Evaluation en partenariat avec l’UNICEF et dont les contenus ont été enrichis et consolidés par une série d’exposés et d’échanges avec les responsables du Ministère de l’Education nationale et avec les membres du Bureau du Conseil.
Cette étude qui a été réalisée sur une période de trois ans, a concerné 287 établissements d’enseignement, à travers une enquête à la fois quantitative et qualitative, laquelle a permis de mettre en lumière une problématique qui reflète des enjeux à la fois sociaux et éducatifs interpellant l’institution scolaire et son rôle dans le développement des compétences sociales des enfants.
L’étude vise à évaluer et à mesurer la prévalence du phénomène de la violence, toutes formes confondues, ainsi que les principaux facteurs qui en favorisent l’extension dans les espaces scolaires, et à proposer des pistes d’intervention à même de prévenir et d’atténuer cette violence au sein des établissements d’enseignement.
L’étude s’efforce également d’identifier les acteurs et les parties prenantes dans ce phénomène, au titre d’agresseurs ou de victimes, en focalisant l’attention sur les trois niveaux scolaires, allant de l’école primaire au lycée.
L’objectif du Conseil à travers cette étude consiste, à travers une profonde connaissance du phénomène, à promouvoir le développement et la mise en œuvre de politiques publiques pertinentes en vue d’édifier une école en mesure de fournir un enseignement de qualité et de garantir la sécurité et la préservation de la dignité des apprenants et de l’ensemble de l’encadrement de l’école.
Considérant que la violence en milieu scolaire représente un véritable défi pour une saine performance du système éducatif et pour la promotion de l’individu et la cohésion de la société dans son ensemble, la lutte contre ce phénomène se doit d’être inscrite parmi les principales préoccupations des autorités publiques en vue de faire prévaloir un environnement scolaire approprié qui se distingue par la qualité de son enseignement et par la garantie de la sécurité pour tous au sein de l’école et dans son environnement.
Mesdames et Messieurs,
La somme des réalisations précitées est la résultante des efforts déployés par toutes les composantes et instances du Conseil et reflètent un certain nombre de préoccupations qui nous appellent tous à davantage de mobilisation afin de réussir l’enjeu de l’accompagnement de la réforme menée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu le glorifie, et de faire la démonstration de la capacité du Conseil, au niveau de l’émission des avis et de la réalisation des études et des évaluations, à incarner les préoccupations de la société vis-à-vis des problématiques de l’éducation et de la formation, et à assimiler les conditions et les exigences de la période actuelle.
Le principal objectif que nous escomptons avec une forte dose d’espoir consiste à restaurer progressivement la confiance de la société en la possibilité de la réussite de la réforme éducative. Notre atout maitre en cela est le fait que la Vision stratégique et la Loi-cadre sont désormais et progressivement devenus la propriété de l’ensemble des Marocains, ainsi qu’une feuille de route pour l’édification d’une nouvelle école, digne du projet sociétal citoyen et ambitieux que s’est choisi le Maroc.
Je saisis cette opportunité pour remercier l’ensemble des membres du Conseil ainsi que tous les cadres et personnels de l’institution pour leur mobilisation en faveur de la réalisation du bilan précité. Je voudrais également remercier les représentants des médias qui accompagnent les travaux du Conseil par leurs analyses et leurs critiques, en les assurant une nouvelle fois de notre engagement pour davantage d’ouverture et de mise à disposition de l’information, ainsi que pour l’interaction régulière et institutionnelle à propos des activités du Conseil, de manière à organiser et à faciliter la transmission de l’information à l’opinion publique avec laquelle nous nous devons d’être sincères et que nous sommes tenus de mettre pleinement au fait de nos activités.
Que le Tout Puissant puisse nous guider sur la voie du progrès et de la stabilité de notre Nation, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu le Protège.